INTRODUCTION & HISTORIQUE

La SENELEC a sollicité en 2008 l’attribu-tion d’une parcelle de terrain sise à Bar-gny, d’une superficie de 120 ha, sur la-quelle elle envisage de réaliser le projet de la centrale au charbon de 125 MW, appelé centrale de Sendou. Un contrat BOO a été signé le 24 Janvier 2008 entre le Gouvernement du Sénégal et Nycomb synergetics development AB une société Suédoise chef de file d’un groupement de sociétés (compagnie sé-négalaise d’électricité S.A. /CES) L’état du Sénégal a déclaré d’utilité pu-blique le projet à travers le décret 2009-849 du 03 Septembre 2009 et affecté le terrain d’une superficie de 120 ha à la SENELEC pour la construction de la cen-trale électrique. Sur les 120 ha de ter-rain, se trouve : Un terrain de 10 ha 30 a 90 ca attri-bué par voie de bail à la société HOLDING KEUR KHADIM ; Un terrain de 85 ha faisant deux titres fonciers appartenant à la SCI LES COTTAGES DU CAP-VERT ; Un terrain de 54 ha 43 a 77 ca fai-sant l’objet de deux lotissements MINAM 1 et MINAM 2 par arrêté municipale No 001/CB/SGM du 28 Mars 2006 approuvé par arrêté préfectoral No 056/DR du 05 Avril 2006. Destiné au relogement des populations de Bargny et Minam victimes de l’avancée de la mer et des changements climatiques soit 1633 parcelles. Il était établi qu’une partie de l’assiette foncière estampillée utilité public soit affectée à la CES pour la construction de la centrale à charbon. Curieusement la CES a acheté 29 ha dans l’assiette de 120 ha à 1.450.000.000 FCFA. L’acte de vente a été approuvé le 14 Octobre 2009 par Abdoulaye DIOP à l’époque Ministre dé-légué auprès du Ministre de l’économie et des finances en charge du budget, cosigné par le directeur de l’enregistre-ment des domaines et du timbre, Vin-cent Max Bidi et le directeur de la CES Jean Claude Norland Suzor. Paradoxale-ment l’acte de vente précise que la par-celle est à soustraire du TF 475F alors que le titre foncier ne figure pas dans le rapport qui avait motivé le Président Abdoulaye Wade à prendre un décret portant affectation du terrain de 120 ha à la SENELEC. L’assiette foncière abrite aussi une zone de transformation de produits halieutiques appelée Khelcom où travaillent 1000 femmes. Le 28 Fé-vrier 2009, il avait été tenu une au-dience publique à la Mairie de Bargny, 2

 

dans le cadre de l’étude d’impact environnementale relative au projet de construction d’une centrale au charbon dans la commune de Bargny. L’objectif du rapport provisoire produit par Quartz Afrique bureau d’étude commis en la circonstance, était de recueil-lir les avis et préoccupations des populations de la ville. C’est dans cette attente de ce rapport qu’il est revenu à Monsieur le Maire de la ville que le projet a connu un début d’exécution sur le site depuis plusieurs semaines. Ainsi le 28 Mars 2011, Monsieur le Maire a adressé une correspondance N0 060/CB/SGM à Monsieur le Préfet du département de Rufisque, avec ampliations à Monsieur le Direc-teur Général de la SENELEC et aux promoteurs du projet, pour leur rappeler que le site retenu pour abriter le projet fait l’objet de deux lotissements administratifs. Cependant pour plusieurs raisons les communautés de Bargny et le Maire d’alors sont fortement opposés au projet. Compte tenu de la dangerosité de cette centrale sur la santé des populations et des écosystèmes et du fait du mauvais choix à imposer l’ins-tallation de cet établissement dangereux et insalubre au coeur de Bargny en foulant les règles du code de l’environnement en son article L13 qui stipule : « les installations rangées dans la première classe (comme celles des centrales thermiques) doivent faire l’objet, avant leur construction ou leur mise en service, d’une autorisation d’exploita-tion ………………cette autorisation est obligatoirement subordonnée à leur éloignement, sur un rayon de 500 m au moins des habitations, des immeubles habituellement occu-pés par des tiers, des établissement recevant du publique et des zones destinées à l’habitation, d’un cours d’eau, d’un lac, d’une voie de communication, d’un captage d’eau…. ». il ressort de cette disposition du code de l’environnement que la distance des 500 m des habitations (lotissements de Miname 1 et Miname 2), des établisse-ments recevant du public (case de santé de Minam, la garderie d’enfants, l’école pri-maire, et le site de transformation des produits halieutiques) n’est pas respectée8. Les promoteurs ont foulé au pied ces dispositions en installant la centrale à charbon sur un lotissement de 1433 parcelles ; dans l’emprise des 500 m se trouvent. Les premières maisons à 206,51 m Une case de santé à 395,29 m Une école primaire à 520,52 m Les maisons secondaires sur la route de Sindou à 266, Le quartier Ngadjé- Ndiaga Samb au Sud-Ouest à 494 m Le projet affecte directement les droits humains de 1000 femmes transformatrices des produits halieutiques, qui risquent de perdre leur travail compte tenu de la proximité compte tenu de la proximité immédiate du site de transformation avec la centrale et l’incompatibilité d’une cohabitation d’unités de traitement de produits alimentaires et un établissement classé, dangereux et insalubre. Cette centrale augmente de façon significative le taux de pollution atmosphérique déjà éprouvé par la présence de plus de 50 ans de la cimenterie SOCOCIM qui pollue l’environnement de la ville par les gaz et poussières et les mines. Ainsi le non-respect des normes environnementales , sanitaires, culturelles et sociales par l’implantation de force d’une centrale électrique à charbon, à proximité des populations et des lieux de travail, devient une menace sérieuse à la santé publique par l’inhalation chronique de plusieurs substances toxiques provoquant à longs termes une aggravation des maladies pulmonaires souvent mortelles, des risques de cancer, des morts prématurées, des malformations congénitales en fin une véritable menace à la vie des populations de Bargny. La centrale à charbon est implantée sur les lotissements destinés à reloger les populations et le site de transformation des produits halieutiques et le baobab sacré se trouve à l’intérieur